A Cuba, par Victor Jara (1971)

Publié le par Aurelio

 

Il y aurait tellement de choses à dire ici sur l'artiste chilien Victor Jara que nous l'avons déjà fait dans un article consacré en 2012 [Victor Jara, hoy y siempre !]. Nous nous arrêterons ici sur une de ses chansons que nous aimons (puisque c'est le titre de cette rubrique !). Il va de soit que ce n'est pas la seule et que nous aurons certainement l'occasion de vous en faire découvrir d'autres...!

 

Victor Jara en quelques mots...

Acteur, metteur en scène, auteur, compositeur et interprète, Victor Jara était un artiste "touche à tout" qui n'a jamais caché ses orientations politiques, à gauche, voire très à gauche... Artiste emblématique du Chili du président Salvador Allende, le coup d'Etat militaire du 11 septembre 1973 verra l'emprisonnement, la torture et l'assassinat de Victor par les militaires putschistes menés par le général traitre Augusto Pinochet.

Aujourd'hui au delà du symbole, il nous reste du chansonnier-martyre 8 albums studio, entre 1966 et 1973, parmi ceux là l'album "El derecho de vivir en paz" de 1971, dont est tirée la chanson "A Cuba".

Autant vous dire que le fait de dédier une chanson à la république de Cuba à cette époque constituait déjà un acte engagé. L'artiste, tout au long de sa carrière, aura chanté sa critique et sa méfiance vis-à-vis de la politique et du modèle états-unien : critiquant la guerre du Viet-Nam dans El derecho de vivir en paz ("Le droit de vivre en paix"), les banlieues chics chiliennes et leur bougeoisie conformiste emprunte du modèle nord américain lors d'une reprise d'un standard folk états-unien "Little boxes" (Las casitas del barrio alto, "Les petites maisons des hauts quartiers") et ici avec la chanson A Cuba dont on retiendra cette boutade contre la culture US : "Si quieres tomar ron, pero sin Coca cola, a cuba, a Cuba, a Cuba iré" (Si tu veux boire du rhum, mais sans Coca Cola, à Cuba, à Cuba, à Cuba j'irai). Victor Jara aura d'ailleurs l'occasion de rendre sur l'île de Cuba lors d'une tournée en 1972.

Album "El derecho de vivir en paz".

Album "El derecho de vivir en paz".

 

Les paroles originales

Si yo a Cuba le cantara,
le cantara una canción
tendría que ser un son,
un son revolucionario,
pie con pie, mano con mano,
corazón a corazón,
corazón a corazón.
Pie con pie, mano con mano,
como se le habla a un hermano.
Si me quieres, aquí estoy,
qué más te puedo ofrecer,
sino continuar tu ejemplo,
comandante compañero,
viva tu revolución.

Si quieres conocer a Martí y a Fidel
a Cuba, a Cuba, a Cuba iré,
si quieres conocer los caminos del Che,
a Cuba, a Cuba, a Cuba iré,
si quieres tomar ron pero sin Coca Cola,
a Cuba, a Cuba, a Cuba iré,
si quieres trabajar a la caña de azúcar,
a Cuba, a Cuba, a Cuba iré,
en un barquito se va el vaivén.

 

Si yo a Cuba le cantara,
le cantara una canción
tendría que ser un son,
un son revolucionario,
pie con pie, mano con mano,
corazón a corazón.
Como yo no toco el son
pero toco la guitarra
que está justo en la batalla
de nuestra revolución
será lo mismo que el son
que hizo bailar los gringos,
pero no somos guajiros
nuestra sierra es la elección.

La traduction française

Si pour cuba je chantais,
je chantais une chanson
ce devra être un son,
un son révolutionnaire,
pied à pied, main dans la main,
cœur à cœur,
cœur à cœur.
Pied à pied, main dans la main,
comme on parle à un frère.
Si vous me voulez, je suis là,
que puis-je t'offrir de plus,
si ce n'est de poursuivre ton exemple,
camarade commandant,
que vive ta révolution.

Si vous voulez connaître Martí et Fidel
à Cuba, à Cuba, à Cuba j'irai,
si vous voulez connaître les chemins du Che,
à Cuba, à Cuba, à Cuba j'irai,
si vous voulez boire du rhum mais sans Coca-Cola,
à Cuba, à Cuba, à Cuba j'irai,
si vous voulez travailler dans la canne à sucre,
à Cuba, à Cuba, à Cuba j'irai,
dans un petit bateau va le va-et-viens.
 

Si pour cuba je chantais,
je chantais une chanson
ce devra être un son,
un son révolutionnaire,
pied à pied, main dans la main,
cœur à cœur,
Comme je ne joue pas au pas
mais que je joue de la guitare
au milieu de la bataille
de notre révolution
ce sera la même chose que la raison
qui fit valser les gringos,
mais nous ne sommes pas des paysans
Notre rocher (montagne) c'est notre choix.

Chanson "A Cuba", par Victor Jara.

Tombe de Victor Jara, cimetière de Santiago du Chili.

Tombe de Victor Jara, cimetière de Santiago du Chili.

Commenter cet article